Quand on voit le mot « émouvant », on pense de suite aux larmes. Si un livre est émouvant, c’est parce qu’il fait pleurer. Mais en réalité, c’est bien plus que ça.
Un récit émouvant, c’est un récit qui suscite une émotion chez la personne qui plonge dans l’univers de l’auteur. Avant de commencer à s’apprivoiser les premières lignes, les premières pages, elle est déjà dans un état psychologique qui relève de l’émotion : de la sensation de sérénité à l’excitation de commencer sa lecture, sa motivation implique déjà sa sensibilité.
Et puis viennent les premiers mots. Parfois, ils accrochent de suite, parfois, il faut s’armer de patience et de curiosité. Dans les deux cas, la lecture nous fait tourner les pages. Mais est-ce vraiment l’unique but que s’était fixé l’auteur•e en couchant sur papier une part de son imagination ? Non. Chaque auteur•e veut, à sa manière, toucher ses lecteurs, ses lectrices. Et pour cela, il n’y a qu’une seule recette : susciter l’émotion.
Imaginez un instant mettre les pieds dans un restaurant gastronomique. Vous n’y allez pas seulement pour manger. Vous y allez pour ressentir du plaisir. Pour déguster, titiller vos papilles, ressentir une certaine magie à chaque bouchée. Un subtil mélange entre le salé, le sucré, l’amer et l’acide qui nous réjouit rien qu’à l’idée de découvrir les secrets de cette parfaite combinaison. Mais que se passe-t-il si le plat est fade ? Si votre palette gustative n’est pas stimulée telle que vous le souhaitiez en entrant dans ce restaurant ? Vos espérances retombent comme un soufflé. Vous continuez alors votre repas, déçu•e. C’est une émotion aussi me direz-vous, la déception. Mais ce n’est pas celle attendue par les restaurateurs, ni par les auteur•e•s.
Un récit émouvant, c’est comme un plat qui aura su exploiter toute la diversité de votre palette gustative. Ce sont des mots, des lignes, des pages qui vous feront ressentir une multitude d’émotions : de la joie à la tristesse, en passant par la colère, le dégoût, ou encore la peur, les possibilités sont infinies, quel que soit le genre littéraire. Et à la fin, vous refermez le livre avec un sentiment positif. Que vous soyez très heureux, apaisé, rassuré, soulagé ou encore optimiste, le pari de l’auteur•e est réussi.
Le récit aura été émouvant.
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